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Cerise à Paris
27 février 2012

Guerre des nerfs sous la terre

C'est bien connu. Nous avons beau twitter, liker, voyager, surfer, kiffer, vivre à l'ère d'internet et j'en passe, reste que nous n'avons pas vraiment décollé de l'ère de cro-magnon.

Pour en être convaincu, il suffit de prendre le métro...  ben tiens, disons vers 8h30 le matin... au hasard.

Rame surpeuplée, atmosphère saturée de vilaine eau de cologne, de transpiration et de mauvaise humeur.

J'entre. Je passe rapidement mon environnement proche au sanner. Pas d'ennemi à l'horizon (j'entends par là collègue qui prend la même ligne mais à qui vous n'avez pas du tout envie de parler, joueur d'accordéon qui massacre "I wil survive", ou encore notre ami "J'm'appelle Gérard, Gérard le clochard").
Je repère tout de suite une ouverture vers l'ENTRE-BANQUETTES. Ne faites pas semblant de ne pas savoir ce qu'est l'ENTRE-BANQUETTES... ces quelques cm entre les deux carrés de quatre places. Le meilleur terrain de chasse pour choper une place assise. Quand tu arrives dans l'ENTRE-BANQUETTES, tu as déjà fait une belle partie du chemin.

Je me faufile subtilement vers cette position stratégique. Les 8 places assises sont toujours squattées mais il y en aura bien quelqu'un pour descendre bientôt. Ah, la greluche qui a manqué de se mettre le mascara dans l'oeil en se maquillant remballe son matos... Elle va descendre à la prochaine station. Il faut que je me positionne.

Malheur, quelqu'un d'autre l'a vue et s'incruste dans MON ENTRE-BANQUETTES.
C'est là que commence un duel du regard. Qui sera le dominant ? Qui sera le dominé ? Ici, l'iphone ne sert à rien. Pour m'imposer, je n'ai que mon courage et mon aplomb.
La greluche se lève. Si j'esquisse un mouvement pour la laisser passer, je vais devoir battre en retraite et laisser l'ennemi gagner du terrain. Pas question, la greluche n'a qu'à sortir de l'autre côté et repousser l'adversaire vers l'arrière et je serai gagnante.

Je prends un air détaché, genre "pfiouuu, je suis dans la lune ce matin, je n'ai pas vu que vous vouliez sortir". Mon adversaire regarde ailleurs. La greluche est embêtée. Peut-être que dans sa tête elle plouffe. J'ai l'impression de l'entendre : "plouf-plouf-c'est-toi-qui-va-te-taper-tout-le-trajet-debout-...".
Elle hésite et finalement esquisse un pas vers mon adversaire, qui -dépitée- est obligée de reculer. Je m'engouffre dans la brèche et m'écroule sur mon siège, satisfaite. 

Le métro redémarre, je savoure ma victoire. Mais j'ai à peine le temps d'ouvrir mon bouquin, qu'à la station suivante, j'entends une petite voix timide et chevrotante me demander : "Mademoiselle, pourriez-vous me laisser votre place s'il vous plait". Merde, une vieille. Manquait plus que ça. 

Bref, j'ai voyagé debout.

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Commentaires
C
Ah, le métro. Une aventure chaque jour différente ! Heureusement qu'on arrive à en rire parfois.
A
Succulente la narration de ton parcours de la combattante dans le métro, je compatis mais excuse-moi, j'ai quand même bien ri ! Bonne continuation !
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