Le collier de nouilles ?
Un peu tôt. (Pour l'heure, nous en sommes plutôt au stade de " je prends deux objets et je les tape l'un contre l'autre pendant 30 minutes, aprés je change d'objets et je recommence, et ainsi de suite")

La centrale vapeur pour aider Maman à faire le repassage ?
Pas son genre, à huit mois, elle est déjà une femme libérée.

Un poème ?
On chauffe, on chauffe.

Mon premier cadeau de fête des mères est arrivé avec quelques jours de retard.
Un matin, sans crier gare, les "da da da", "ba ba ba" et "pe pe pe" ont laissé place à une nouvelle syllabe, ou plutôt deux.

"MA" - "MAN".

Alors, bien sûr, c'est encore un peu incertain. Les syllabes se forment, se déforment, se précisent, se répètent à l'infini dans une charmante litanie que seule l'asticot comprend.

Mais elles sont là.

"MA" - "MAN".

Bien sûr, elles ne sont pas toujours tout à fait dans l'ordre et dérivent souvent vers un incompréhensible "Man ma ma man ma ma".

Bien sûr, ces syllabes, l'asticot les adresse aussi bien à moi, qu'à son Papa, qu'à sa nounou, qu'à la boulangère.

Mais elles sont là. Je sais qu'elles sont pour moi.

"MA" - "MAN".

Et quand je les entend, j'ai le coeur qui fait un bond. J'imagine toutes les fois où elle prononcera ces deux syllabes : quand elle s'écorchera le genou en tombant dans la cour, quand elle aura de la fièvre, qu'elle voudra se faire câliner et rater l'école, quand elle sera amoureuse et que l'heureux élu aura préféré faire son premier smack à la grande blonde de la classe, quand elle m'offrira finalement une centrale vapeur, à court d'idées et lassée des colliers de nouilles.

"MA" - "MAN".

Oui, ces deux syllabes sont mon plus beau cadeau de fête des mères.

MA MA MAN

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